Eric Graf, responsable du Dojo, a déjà écrit deux livres sur l’Aïkido :

Aïkido

Bases, Techniques, Système d’Enseignement

Aïkido Sanshinkai

La pratique des armes en Aïkido
Vous trouverez encore d’autres écrits sur l’Aïkido et ses disciplines connexes sur notre page de téléchargements.

1. L’esprit de notre école, l’esprit de l’aïkido. La différence entre un sport et un art martial

l’Aïkido en une phrase : «L’Aïkido est un art martial d’origine japonaise.»

Expliquons cette phrase avant de décrire l’Aïkido plus en détails, car mille interprétations en sont possibles selon la compréhension et la vision que chacun a des termes ‘Aïkido’, ‘art martial’ et ‘origine japonaise’. Accordons-nous sur la façon dont nos centres culturels comprennent ces mots:

L’Aïkido avec un ‘A’ majuscule et non minuscule. Nous utilisons cette notation en majuscule pour regrouper sous un seul terme l’aïkido, le hojo et le yoga japonais Genkikaï. Ces trois arts sont décrits sur ce site pour permettre au lecteur novice de s’en faire une image objective. Pour celui ou celle à qui le mot aïkido est déjà familier, retenons que nous regroupons sous Aïkido plus que ce que l’on comprend habituellement par le terme aïkido.

Sous ‘Art Martial’ la plupart des gens se représentent une espèce de technique de combat sophistiquée importée d’Orient. On pense à Bruce Lee, à des moines Chao Lin, à des Ninjas! Le dictionnaire Robert donne comme définition des arts martiaux: ’Sports de combats traditionnels d’Extrême-Orient.’ C’est là que l’on commence à se méprendre! C’est une mauvaise définition. Mais elle date d’une époque où l’Occident devait définir le terme «arts martiaux» alors qu’il n’en avait pas encore compris le sens. D’abord, un art martial (nous sommes tenu d’utiliser ce terme, mais oublions la définition du dictionnaire) n’est pas un sport! C’est bien plus qu’un sport: dans un art martial, il y a du sport mais la réciproque n’est pas vraie. Un art martial contient une philosophie de vie, une éducation, des règles d’éthique et de comportement. Un art martial montre une des voies possibles pour le développement non seulement physique et spirituel mais aussi social, intérieur et extérieur.

Pratiquer un art martial ce n’est pas seulement adopter une manière de vivre, c’est apprendre à vivre de mieux en mieux sur tous les plans. Et surtout: un art martial est sans compétition! La compétition va à l’encontre de tout ce qu’un art martial tente d’inculquer, la seule vraie compétition qui existe dans l’art martial, c’est la compétition avec soi-même. Beaucoup d’anciens arts martiaux ont été simplifiés en sports précisément depuis qu’on y a introduit la compétition. Avec la compétition, on a introduit des règles artificielles pour pouvoir comptabiliser des points et désigner un vainqueur. On a amputé ces disciplines de toute technique ou forme estimée trop violente ou trop dangereuse. De même, on a éliminé une grande partie des règles d’éthique jugées superflues parce qu’incomprises. On s’est mis à polir l’ego des pratiquants, à les entraîner à se comparer entre eux. Ceci est totalement à l’opposé de l’art martial initial dont ces disciplines n’ont gardé pratiquement que le nom. L’aïkido ne connaît pas la compétition, c’est un art martial.

‘d’origine japonaise’ : en effet le maître Morihei Ueshiba rassembla sous le nom d’aïkido toutes les facettes de l’art martial que nous pratiquons. Dans ce sens, on peut dire que l’aïkido est d’origine japonaise. Mais les origines de l’aïkido ne sont de loin pas uniquement japonaises. Morihei Ueshiba était japonais, tout comme Léonard de Vinci italien, Descartes français ou Newton anglais! Cependant l’influence et le savoir de ces gens sont mondiaux. Aujourd’hui, l’aïkido est universel et ne garde du Japon que son «origine».

S’il faut définir l’Aïkido en une phrase, celle-ci est plus claire:

«L’Aïkido, c’est l’étude de comment vivre sa vie dans l’harmonie.»

Donnons encore la traduction littérale du mot Aï-ki-do: Aï, l’union, l’harmonie, l’amour; ki, l’énergie vitale, le souffle de vie, la respiration; do, la voie. Donc: la voie par l’union en harmonie de l’énergie vitale, d’où la phrase ci-dessus.

2. Qu’est-ce que l’Aïkido ?

Apprendre l’Aïkido uniquement dans l’optique de savoir combattre, c’est comme vouloir étudier une statue en ne contemplant que l’ombre qu’elle projette! Ainsi l’Aïkido est une école de vie qui s’applique à chaque moment et dans toute situation de la vie. Son enseignement délivre des règles essentielles à la vie sociale: on y apprend l’indulgence (compassion), l’abandon de l’arrogance, le désamorçage et l’évitement de situations de conflits physiques, verbaux ou moraux. Ainsi le savoir acquis dans le Dojo (salle d’entraînement) a autant d’applications que le ou la pratiquant(e) a d’activités dans sa vie.

L’Aïkido, pratiqué sincèrement, alimente la joie de vivre, réveille le naturel et favorise l’ouverture d’esprit. L’Aïkido n’est pas une religion, même s’il comprend toutes les religions. C’est un art de vivre, on apprend d’une part à s’écouter soi-même, d’autre part à s’appliquer davantage à comprendre ce qui constitue notre environnement proche et lointain (nature et société).

Maître Morihei Ueshiba (1893 – 1969) a défini en 1929 les principes de l’Aïkido en intégrant aux techniques des arts traditionnels purement physiques les valeurs morales de l’être humain.

C’est en effectuant la synthèse de toutes les techniques des arts martiaux et des réflexions philosophiques inspirées par les principes de la non-violence que le Maître japonais Ueshiba a créé l’Aïkido.

La pratique de cette discipline non compétitive n’a pas pour objectif final la destruction de l’adversaire, ni même la dissuasion par la crainte, mais au contraire, un échange d’énergie propre à désamorcer l’agression et à évacuer la situation de conflit.

3. Quels sont les bénéfices de l’Aïkido ?

Aussi la pratique régulière de l’aïkido favorise-t-elle la circulation des énergies telles qu’on les conçoit dans le shiatsu, le yoga japonais genki kaï, le seitaï, l’acuponcture ou la médecine chinoise. On travaille sur l’ouverture des centres d’énergie principaux (chakras), comme dans le yoga, dans la méditation (l’Aïkido en est d’ailleurs une forme) ou dans le Hojo (qui développe aussi la concentration). On dit souvent que les aïkidokas pratiquant depuis un certain temps développent d’excellents talents de masseurs (la sensibilité des mains s’accroît).

L’aïkido aiguise la perception d’autrui et des événements. On peut ainsi apprendre à sentir les états d’âme des autres personnes (colère, tristesse, fragilité, bonheur, …), à sentir des situations de conflit alors qu’elles sont encore à l’état de germes, c’est-à-dire avant qu’elles se réalisent vraiment, et à les éviter, comme on évite un coup de poing.

4. En pratique

Les principes de l’Aïkido sont la non-violence et le respect de l’autre.

L’aïkidoka utilise prioritairement l’esquive ; pour éviter tout heurt, il guide l’attaque de son partenaire en le contrôlant au maximum jusqu’au point de déséquilibre. A ce moment, l’aïkidoka choisit la projection ou l’immobilisation selon l’effort que demande l’une ou l’autre, s’accordant au mieux aux énergies déployées et à l’efficacité recherchée.

Parce qu’il tend au parfait équilibre du corps et de l’esprit, l’harmonie et l’équilibre caractérisent les techniques de l’Aïkido, qui, à travers elles, constitue une méthode d’éducation complète en accord avec les nécessités de nos sociétés.

Cet art martial «philosophique» contribue à l’épanouissement physique, mental et relationnel de la personne. En effet, la pratique de cette discipline conduit au développement harmonieux du corps. L’exécution des mouvements impose l’acquisition des réflexes, l’étude de sa propre stabilité et la recherche du déséquilibre de l’attaquant ainsi que la connaissance et l’utilisation de l’énergie.

« Puisse la paix régner dans le Monde »

Message ancré dans le sol du jardin entourant le dojo du fondateur de l’aïkido, à Iwama près de Tokyo au Japon.

(photo : E. Graf)

L’Aïkido ne faisant pas appel à beaucoup de force physique, chacun peut le pratiquer, enfant ou adulte. Sa pratique rigoureuse sur le tatami constitue une véritable école de droiture et de respect. La recherche de l’attitude juste au bon moment, la pureté du geste et de la pensée font de cet art martial une discipline originale où l’idéal de perfection allie nature et culture, corps et esprit.

De nombreux pratiquants viennent à l’Aïkido pour son aspect de défense personnelle, ils perçoivent cependant très vite qu’il est plus qu’un simple ensemble de techniques visant à maîtriser un adversaire éventuel. Au-delà du plaisir sportif immédiat, il procure une compréhension accrue de soi et des autres ainsi qu’une valorisation des qualités humaines.

5. Progression et niveaux en Aïkido

En aïkido, le passage de grade existe mais, visuellement, seul le port du hakama (pantalon traditionnel japonais) permet de se figurer la progression d’un pratiquant. Le but premier des examens est de se donner l’occasion de fixer le savoir acquis durant les entraînements. Il est bon que le passage d’un grade motive l’élève à progresser. Mais il ne doit jamais faire naître un sentiment de supériorité envers celles et ceux qui ont un grade inférieur ou pas encore de grade (mukyu).

Une ceinture «de plus» accroît la responsabilité de l’élève. En effet, il devient ainsi responsable de transmettre son savoir correctement aux moins avancés.

Il existe deux types de grades en Aïkido:

Les KYU (ceintures blanches): dix grades différents du 10e Kyu (débutants) au 1er Kyu (dernière ceinture blanche avant la noire). Le 10e, 9e, 8e et 7e Kyu se passent au dojo et ne sont décernés qu’aux enfants (les adultes commencent au 6e Kyu), les grades suivants se passent lors de stages de week-end. Le responsable technique de l’école est responsable de la délivrance de ces grades.

Les DAN (ceintures noires): l’examen est régional, voire national, et est reconnu par Aïkido Switzerland et le Hombu Dojo (centre mondial de l’aïkido au Japon). Il faut être âgé de seize ans au moins pour se présenter à l’examen de la ceinture noire.

6. Age pour pratiquer

L’expérience et la pratique ont montré que l’aïkido convient aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Les techniques d’Aïkido privilégient la souplesse plutôt que la force. Dans nos écoles, on peut pratiquer à partir de cinq ans sans limite d’âge supérieure.

7. Risques

L’Aïkido est une discipline où les accidents sont très rares.

8. Combien d’entraînement par semaine faut-il faire ?

L’Aïkido peut se pratiquer une ou deux fois par semaine ou même chaque jour dans nos écoles. Des stages régionaux, nationaux ou internationaux organisés soit par l’école soit par l’association Aikido Switzerland ou d’autres associations d’aïkido sont l’occasion de rencontrer d’autres pratiquants et de cultiver l’ouverture d’esprit.

9. Déroulement d’un entraînement

Une séance d’Aïkido comprend généralement quatre temps:

  1. Courte méditation et exercices de respirations : leur but étant de permettre au pratiquant de faire une coupure avec les activités quotidiennes qui l’occupent, de lui permettre de se recentrer, d’effectuer un retour au calme intérieur, de se concentrer sur lui-même.
  2. La préparation (ou échauffement) pour échauffer le corps et les articulations. Il est important d’arriver à l’heure à un cours afin d’y participer dès le début, on évite ainsi les accidents.
  3. Le cours proprement dit: étude des mouvements de l’Aïkido et de la voie des arts martiaux. L’enseignant adapte le cours au niveau des élèves et à leur âge.
  4. Le cours proprement dit: étude des mouvements de l’Aïkido et de la voie des arts martiaux. L’enseignant adapte le cours au niveau des élèves et à leur âge.

Les deux saluts avant et après chaque cours:

Le premier salut se fait vers le mur d’honneur (KAMIZA en japonais). Il s’agit d’un signe de respect envers l’endroit (le dojo), envers soi-même et envers le fondateur de la discipline.

Le deuxième salut est réciproque entre le maître et les élèves, en signe de respect et de remerciement pour ce que les deux parties ont mutuellement appris l’une de l’autre.

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